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Le grenier des spectacles

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Chemins au milieu du désastre

 

Petit Bonhomme aime beaucoup l’Amant. Et vice versa. Avant qu’ils ne se connaissent l’Amant, vivait déjà avec Sidatrav’. Ils ont vécu à trois sans trop d’histoire. Jusqu'à ce que Sidatrav’ transforme l’Amant en Amant-Mourant.

 

Chemins au milieu du désastrec’est l’absurdité des dernières heures. C’est l’instant que  choisit Sidatrav’ pour prendre ce qui lui appartient, Ce sont les heures où Petit Bonhomme s’aperçoit qu’il n’y a « plus qu’à attendre », Ce sont les jours où l’Amant-Mourant est déjà par de- là la parole.

 

LesChemins au milieu du désastre, c’est ceux que l’on prend quand on accepte de ne pas pouvoir faire marche arrière, que le rembobinage nous est interdit (« « rewinding is not allowed.)

 

Sidatrav’ et Petit Bonhomme ne se croiseront pas. C’est normal aucun des deux ne peux accepter l’autre. C’est normal, même si Sidatrav est tellement plus à l’aise, plus écrasant que Petit Bonhomme. Ils entrent chacun leur tour dans cet espace du «  théâtre du nous » pour se confier soit à l’Amant-Mourant (simple poupée dans leurs mains), soit au public de ce théâtre-intime.

 

Ecriture et jeu : Nicolas Mouton Bareil

Mise en scène : Elodie Brun

Je me sens tellement mieux ici

 

Je me sens tellement mieux iciest un diptyque dont les deux parties sont d’une structure très différente. Ces deux pièces ont pour seul sujet la détresse intime, la difficulté de communiquer, de s’insérer dans une société, d’imposer notre identité dans une structure que nous n’avons pas forcément choisie.

 

 Je me sens tellement mieux ici est un cri que l’on ne reçoit jamais directement. Ce cri nous parvient soit avec un écho masculin, soit avec un écho féminin.

 

Les deux pièces reprennent, mais de manière assez différente, les mêmes thèmes : la recherche d’identité, la recherche du plaisir, la sensation d’enfermement, le cloisonnement des diverses parties de notre être qui nous empêche d’être entier.

 

Les lieux de Je me sens tellement mieux ici sont des lieux de transit, des lieux où se reposent un peu ceux qui fuient une condition, une version de la réalité qu’ils ne peuvent accepter.

Les personnages acceptent de sortir du ventre ou du sex-club, de reprendre le cour de leur existence, mais ce départ est toujours amer puisqu’ils quittent un endroit qu’ils croient sécurisé pour affronter la vie, ils se résignent à cette seule et unique solution. 

 

Lesbia Project (Je me sens tellement mieux ici 1)

Une Lesbienne déçue par l’amour retourne dans le ventre de sa mère. Elle s’y sait en sécurité et confie ses doutes, ses envies à son vieux jouet de bois et de chiffon.

 

Sur une scène où le blanc domine une lesbienne anonyme arrive. Après quelques simulacres de plaisirs verbaux et corporels, elle nous avoue enfin qu’elle n’est pas sur une scène de théâtre, mais dans le ventre de sa mère. Pour ne pas avoir à en sortir, elle racontera sa vie comme Shéhérazade raconta des histoires pour ne pas mourir. Ces fragments, ces anecdotes sont des témoignages adressés au public mais aussi à son pantin de chiffons et de bois ivre de reprendre du service après tant d’années au fond d’une malle. Mais la lesbienne est comme nous tous, les grands événements de la vie sont écrits, nous rattrapent et nous dépassent.

Dans Lesbia Project une petite femme, prisonnière du ventre de sa mère,  se perd dans ses souvenirs et ses questionnements…

 

Ecriture et Mise en scène : Nicolas Mouton Bareil

Jeu : Elodie Brun et Vincent Decaux

 

X-Utero(Je me sens tellement mieux ici 2)

            Des hommes cherchent le plaisir dans un sex –club. N’ayant pas la même définition du plaisir, ils s’enfoncent dans le mal entendu et la violence.

D’un ventre à l’autre… Nous sortons de celui de nos mères pour en chercher de nouveaux.

X-utero : des hommes se croisent dans un labyrinthe ou ils imaginent que la vie est simple et chaude .

X-utero : cocon noir. Tentatives obsessionnelles de trouver le bonheur.

X-utero : farce glauque ou le rire laisse peu à peu place à la violence des rencontres.

X-utero : heureusement qu’il fait sombre et que je ne vois pas plus que toi. 

« Entre dans le sex-club.

Tu commences tes rondes dans le labyrinthe. Au début tu tournes beaucoup : il te faut un peu de temps pour perdre ta mémoire affective. »

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Ecriture et jeu : Nicolas Mouton Bareil

Mise en scène et jeu : Elodie Brun

Jeu : Vincent Decaux et Florent Rousset

 

Déballage
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Les deux comédienNEs lancent vers le public un enchaînement de phrases nettes sans intention particulière sur leurS intimitéS. Ces phrases sont tantôt drôles, tantôt sérieuses ou pathétiques. Ces réflexions sur l’intime débouchent parfois sur des considérations plus générales sur les homosexuelLEs d’aujourd’hui. 

            Nous avons décidé de mettre en scène notre intimité en espérant qu’elle rencontre celle des spectateurs. Nos intimités sont déballées de façon mécanique. En effet le tragique et le futile sont annoncés avec la même énergie. C’est une mise à plat de nos vies et nous voulons par cet acte que le public puisse faire son marché dans notre intimité et ainsi regarder la sienne avec un point de vue nouveau. 

Lors de l’écriture et de la mise en place du spectacle nous avons toujours cherché le point de contact souterrain qui relie l’intimité de personnes différentes et qui ne se connaissent pas. Si certains parlent d’inconscient collectif nous voulons, par le biais de « Déballage », parler intimité collective.

De grands tissus blancs pendent en arrière-scène. Ils seront enlevés par les comédiens vers la fin du spectacle. Sur ces tissus blancs sont projetées des images issues du journal intime vidéo d’un des membres de l’Arlequin Inverti E. Ces images ont été montées  pour coller au plus près de la structure des phrases dites par les comédiens. Les images qui vont défiler pendant une heure seront donc chaotiques, obsessionnelles, lugubres ou pleines de soleil et de bonne humeur.  Le film peut être regardé ou juste servir à éclairer les deux comédienNEs.

Les deux comédienNEs sont habillés et maquillés de blanc pour eux aussi servir d’écran. Tous les éléments sur scène sont blancs. Ce blanc sur lequel des images sont projetées sans pouvoir se fixer est synonyme tantôt d’anonymat, tantôt de milieu hospitalier.

 

Jeu : Elodie Brun et Vincent Decaux

Ecriture et Mise en scène : Nicolas Mouton Bareil

ELLE BUNKER (164 chants d’amour) 

 

 

Un pays de monoculture, celle de la betterave. Plantée au milieu, une tour HLM. Il y a un appartement étouffant. 

Echouée là, Elle Bunker n’en sort plus. Elle se raconte, autobiographie porcine, au travers des deux amours de sa vie. Elle entame 164 chants d’amour fabriqués de ses râles, de ses soupirs… Et de ses couinements.

Des paroles directement adressées au public.

 

Je relis une fois encore le texte. Je feuillette distraitement mes feuillets de mise en scène. Je regarde du coin de l’œil l’actrice - forcement fragile-  et je me demande toujours qui est Elle Bunker. Cette histoire, je crois que c’est une insomnie qui peut durer une vie entière. Une dérive amoureuse, une divagation sexuelle, un drame crépusculaire ? Pourquoi pas une porcherie de mots, ou l’abattoir des sentiments, théâtre de la boucherie des émotions… Je ne sais pas. En tout cas Elle Bunker est un masque, une parole incarnée.

Nicolas Mouton-Bareil,

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Durée : 2h00– entracte 10mn servi avec un verre de rouge et des crackers

 

Elodie Brun : interprétation.

Cecile Barnouin : costume et maquillage

Olivier Coufourier : décor

Nicolas Mouton Bareil : texte, mise en scène & interprétation.

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Marcher Dos à la Mer

 

C’est sans doute un appartement. Pas très lumineux.

C’est sans doute l’appartement de Juliette où, petit à petit, Eloise s’est installée. Maintenant c’est la fin. Peut-être parce que Juliette et Eloise ne sont plus amoureuses. Peut-être pas. En tout cas l’une d’elles va mourir. Comment se distraire ? En regardant par la fenêtre ? En imaginant la mer?

Faut-il rester silencieux ou, au contraire, tout déballer ?

Pendant une demie heure la vie va s’arrêter et ces deux femmes seront face à face. L’une d’elle danse, l’autre s’entête à lire un texte écrit depuis longtemps. 

Au centre de la scène une femme est dans un lit qui irradie une lumière diffuse.

Coté jardin, une autre femme est assise à une table. Devant elle un cahier est ouvert. Il y a aussi une lampe et un pot à crayons.

La femme couchée s’appelle Juliette elle est comme absente, déjà précipitée du coté de la mort. L’autre, Héloïse, bien mise presque sévère. Elles ont été des amantes passionnées. 

Juliette danse sans que l’on puisse entendre de musique. Elle semble heureuse. Se prend-t-elle pour une enfant ? Elle a l’air d’un petit oiseau étonné d’être ébouriffé, sous la pluie. 

As-tu aimé une autre femme que moi ?

Non jamais.

En as-tu désiré d’autres ?

Oui, des milliers d’autres.

J’aurais préféré que tu me dises le contraire.

 

Genre : Mots pour une comédienne et gestes pour une danseuse.

Durée : environ 40 minutes.

Distribution : Elodie Brun, Johanna Goldberg

Ecriture, Mise en forme & voix off : Nicolas Mouton Bareil 

Décors, technique & photographie : Olivier Coufourier

Traduction & voix off : Elisabeth Bareil

Oeil extérieur : Julie Devise